Jean-Claude Juncker
Fonctions
Premier ministre
Ministre d'État
Ministre des Finances
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Notice biographique
Né le 9 décembre 1954 à Redange-sur-Attert, dans l'ouest du Luxembourg, Jean-Claude Juncker passe son enfance et sa jeunesse dans le sud du pays, à Belvaux, où son père est employé dans une des grandes usines sidérurgiques. La vie dans cette région, le fief des mouvements socialiste et communiste luxembourgeois et comptant une forte population d'immigrés italiens et portugais, ne laisse pas indifférent le jeune élève qui, par les activités syndicales de son père au sein de la Confédération luxembourgeoise des syndicats chrétiens, se familiarise rapidement avec les réalités du monde du travail.
Après ses études secondaires à l'internat classique de Clairefontaine, en Belgique, il décroche son baccalauréat au lycée Michel Rodange de Luxembourg en 1974. Jean-Claude Juncker s'inscrit à la faculté de droit de l'université de Strasbourg en 1975 où il obtient une maîtrise de droit en 1979. Il est assermenté comme avocat en février 1980 mais n'exerce, en fait, jamais ce métier. C'est également dans la métropole alsacienne que Jean-Claude Juncker rencontre sa future épouse, Christiane Frising.
Déjà politiquement engagé en tant que membre du Parti chrétien-social (Chrëschtlech Sozial Vollekspartei / CSV) depuis 1974 et ayant attiré l'attention de la direction du parti notamment par son talent d'orateur et son esprit d'analyse, il devient, en octobre 1979, le secrétaire parlementaire du parti. De là son ascension est fulgurante et quand un poste gouvernemental se libère en décembre 1982, le ministre des Finances de l'époque, Jacques Santer, obtient du Premier ministre Pierre Werner que le jeune Jean-Claude Juncker soit nommé, quelques jours avant son 28e anniversaire, secrétaire d'État au Travail et à la Sécurité sociale, deux fonctions correspondant à ses domaines politiques de prédilection.
En juin 1984, Jean-Claude Juncker est élu pour la première fois au Parlement luxembourgeois (Chambre des députés). Il est nommé ministre du Travail et ministre délégué au Budget du premier gouvernement de Jacques Santer.
En 1985, le Luxembourg exerce la présidence du Conseil des Communautés européennes et Jean-Claude Juncker préside ainsi les Conseils "Affaires sociales" et "Budget". Cette période marque également le début de l'engagement résolument proeuropéen de Jean-Claude Juncker, un engagement dû à la conviction intime que l'intégration européenne seule saura garantir une pacification définitive de l'Europe et éviter ainsi les drames et tragédies du passé que Jean-Claude Juncker connaît bien. En effet, son père a été enrôlé de force dans la Wehrmacht allemande pendant la Seconde Guerre mondiale et envoyé au front russe.
Après les élections législatives de juin 1989, Jean-Claude Juncker franchit une nouvelle étape de sa carrière politique lorsqu’il est nommé ministre des Finances et ministre du Travail. Le portefeuille des Finances étant traditionnellement considéré comme examen de passage obligatoire pour les futurs Premiers ministres luxembourgeois, tous les observateurs politiques du pays s'accordent à dire que Jean-Claude Juncker peut désormais être considéré comme le dauphin de Jacques Santer.
C'est d'ailleurs pendant la législature 1989-1994 que Jean-Claude Juncker va définitivement faire ses preuves d'homme politique et d'État hors du commun, aussi bien au niveau national qu'européen. En 1991, en tant que président en exercice du Conseil "Ecofin", Jean-Claude Juncker devient un des principaux artisans du traité de Maastricht, notamment du volet touchant à l'Union économique et monétaire, dont il a rédigé lui-même de larges passages. C'est encore lui qui sauve les négociations sur l'Union économique et monétaire en mai 1991 lors d'une réunion informelle des ministres des Finances des Douze à Luxembourg, en créant le principe du "opting out" pour le Royaume-Uni. En février 1992, Jean-Claude Juncker est un des signataires du traité de Maastricht.
La carrière de Jean-Claude Juncker aurait pu connaître une fin dramatique en 1989, où, après un grave accident de la circulation, il entre dans le coma duquel il ne se sortira que deux semaines plus tard.
Sur le plan national, Jean-Claude Juncker entame en 1992 les travaux préparatoires pour la plus grande réforme fiscale que le pays ait jamais connue. La réforme fiscale entre en vigueur le 1er janvier 1993.
Entre janvier 1990 et février 1995, Jean-Claude Juncker assume également la présidence du Parti chrétien-social.
En juin 1994, Jean-Claude Juncker est réélu au Parlement et garde ses fonctions de ministre des Finances et ministre du Travail. Le 20 janvier 1995, après la désignation du Premier ministre Jacques Santer comme président de la Commission européenne par le Conseil européen et sa confirmation à ce poste par le Parlement européen, Jean-Claude Juncker est nommé Premier ministre, ministre d'État par S.A.R. le Grand-Duc Jean. En tant que chef du gouvernement, il continue cependant à exercer les fonctions de ministre des Finances, ministre du Travail et de l'Emploi et ministre du Trésor.
Une fois à la tête du gouvernement, Jean-Claude Juncker innove en s'impliquant davantage dans la représentation du Luxembourg à l'étranger. Il effectue de nombreuses visites officielles et des visites de travail à travers le monde, emmenant souvent une importante délégation économique. Sous son impulsion, les liens politiques et économiques avec de nombreux pays sont intensifiés. Une importance particulière est accordée à la coopération au développement avec les pays cibles de la coopération luxembourgeoise. Dès 2001, le Luxembourg se place parmi les cinq premiers pays les plus engagés en termes de coopération au développement, avec 0,8% de son PIB.
En décembre 1996, Jean-Claude Juncker devient le "héros de Dublin" d’après les titres de la presse internationale, en réussissant une médiation délicate entre le chancelier fédéral allemand, Helmut Kohl, et le président de la République française, Jacques Chirac, au sujet du pacte de stabilité accompagnant l'Union économique et monétaire.
La Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne au deuxième semestre 1997 fournit à Jean-Claude Juncker l'occasion de mettre en évidence ses ambitions pour une Europe plus sociale. Le Conseil européen extraordinaire sur l'Emploi, en novembre 1997, voit ainsi la naissance du processus de Luxembourg, obligeant les pays membres à soumettre annuellement un plan d'action en faveur de l'emploi et à remplir des critères quantifiés et vérifiables en termes de création d'emploi et de lutte contre le chômage.
Un mois plus tard, lors du Conseil européen de Luxembourg, l'Union européenne ouvre ses portes à l'élargissement vers l'est. Le même sommet voit la création de l'Euro 11, le groupe informel des ministres des Finances participant à l'Union économique et monétaire, rebaptisé Eurogroupe depuis.
En juin 1999, le Parti chrétien-social sort à nouveau vainqueur des élections législatives et Jean-Claude Juncker devient Premier ministre d’un gouvernement composé de représentants du Parti chrétien-social et du Parti démocratique (Demokratesch Partei / DP) qui met fin à une coalition gouvernementale de 15 ans entre le Parti chrétien-social et le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (Lëtzebuerger Sozialistesch Arbechterpartei / LSAP). Jean-Claude Juncker garde les portefeuilles des Finances et des Communications.
Le 31 juillet 2004, Jean-Claude Juncker est reconduit dans ses fonctions de Premier ministre, ministre d'État, ministre des Finances dans le gouvernement issu des élections législatives du 13 juin 2004 où il a obtenu un score personnel record. Le gouvernement qu'il préside à partir de cette date est composé du Parti chrétien-social et du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois.
Jean-Claude Juncker devient, à partir du 1er janvier 2005, le premier président permanent de l'Eurogroupe qui regroupe les ministres des Finances des pays membres de la zone euro.
Au premier semestre 2005, la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne permet à Jean-Claude Juncker d’obtenir au Conseil européen de mars 2005 un accord sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance qui ne touche pas aux principes fondamentaux du pacte. Lors de ce sommet, Jean-Claude Juncker obtient par ailleurs la relance de la stratégie de Lisbonne, dans un souci de réaffirmer les dimensions sociales et environnementales du processus.
Suite aux "non" français et néerlandais au Traité établissant une Constitution pour l’Europe, Jean-Claude Juncker met tout son poids dans la bataille victorieuse en faveur d’un "oui" luxembourgeois lors du référendum organisé le 10 juillet 2005.
Un certain nombre d’universités internationales ont conféré à Jean-Claude Juncker le titre de docteur honoris causa, et il a également obtenu des décorations internationales. Pour honorer son engagement pour la cause européenne, Jean-Claude Juncker s’est vu remettre une série d’importants prix politiques, il a notamment été retenu pour le prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle en 2006.
Gouverneur de la Banque mondiale de 1989 à 1995, Jean-Claude Juncker assume depuis la responsabilité de gouverneur du Fonds monétaire international et de gouverneur de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).